Qu’est-ce que la souveraineté numérique ?

Qu’est-ce que la souveraineté numérique ?

La souveraineté numérique est la capacité d’un État, d’une organisation ou d’une personne à contrôler de manière indépendante l’infrastructure numérique, les données et les processus de prise de décision au sein de sa juridiction. Elle implique l’autorité de décider comment les données sont collectées, stockées, traitées et transférées, sans dépendance envers des entités étrangères ou des systèmes juridiques externes. Dans la cybersécurité, la souveraineté numérique souligne l’importance de protéger les systèmes d’information et les actifs numériques conformément aux lois, aux valeurs et à la tolérance aux risques au niveau national.

Avec une dépendance croissante à quelques géants technologiques mondiaux et des cyber-incidents récents de premier plan, tels que ceux qui ont affecté SolarWinds et Colonial Pipeline, la souveraineté numérique est de plus en plus perçue comme stratégique, voire comme une question de survie nationale. À mesure que l’interconnexion mondiale s’intensifie, la question de savoir qui régit les domaines numériques, et sous quelle autorité, est devenue essentielle à la gouvernance de la sécurité des États et des entreprises.

Pourquoi la souveraineté numérique est importante pour la cybersécurité

Protection des données nationales et d'entreprise

Les menaces de cybersécurité tirent souvent partir des ambiguïtés en matière de juridictions. Lorsque des informations sensibles résident dans une infrastructure régie par des lois étrangères, il existe un risque élevé d’accès non autorisé, de divulgation de données forcée ou d’interception de ces données. La souveraineté numérique vise à combler ces lacunes en hébergeant les données en local et en sécurisant les écosystèmes numériques contre une influence juridique ou technologique externe.

Favoriser la conformité juridique et réglementaire

À mesure que les cadres tels que le Règlement général sur la protection des données (RGPD) ou la Loi indienne sur la protection des données personnelles arrivent à maturité, les organisations sont obligées de conserver les données dans des zones géographiques spécifiées, auxquelles s’appliquent des contraintes juridiques définies. Les cadres numériques souverains favorisent la conformité à ces exigences, garantissant que les pratiques de traitement des données respectent les lois nationales sur la confidentialité et la sécurité.

Autonomie stratégique et résilience économique

La souveraineté numérique permet aux nations et aux entreprises de s'appuyer sur la technologie. En favorisant l’innovation notionale dans les services cloud, les outils de cybersécurité et l’infrastructure matérielle, les parties prenantes peuvent atténuer la dépendance envers des fournisseurs étrangers qui peuvent être exposés à des sanctions, des actes d’espionnage ou à des restrictions commerciales.

Cette indépendance améliore également la stabilité économique puisqu’elle favorise les secteurs d’activités locaux, en privilégiant les écosystèmes technologiques nationaux et en bâtissant un cyber-effectif qualifiée, capable de piloter une infrastructure souveraine, sans dépendre d’un soutien depuis l’étranger

Souveraineté numérique vs souveraineté des données : Quelle est la différence ?

Bien qu'elles soient souvent utilisées de manière interchangeable, la souveraineté numérique et la souveraineté des données traitent des problèmes différents, mais interdépendants.

  • La souveraineté des données concerne principalement les personnes ayant une autorité légale sur les données, en fonction de l’endroit où elles sont stockées ou de la personne propriétaire de l’infrastructure. Par exemple, le stockage des données client s’effectue dans un data center français, mais l’utilisation d’un fournisseur de cloud basé aux États-Unis, peut soumettre ces données à la législation américaine.

  • La souveraineté numérique, en revanche, s’étend au-delà des données. Elle englobe le contrôle sur l’infrastructure numérique, les plateformes cloud, les écosystèmes logiciels, les normes et même les protocoles de gouvernance. D’où une question essentielle : Qui contrôle votre avenir numérique ?

Pour faire simple, la souveraineté des données est un sous-ensemble de la souveraineté numérique. Il est important de veiller à la protection de vos données en vertu des lois locales, mais la véritable souveraineté numérique exige que vous choisissiez la manière dont vos systèmes sont construits, déployés et protégés, sans influence externe superflue.

Du point de vue de la cybersécurité, la souveraineté des données implique l’application d’un chiffrement de bout en bout, la mise en œuvre de contrôles d’accès basés sur le moindre privilège, et le maintien de pratiques robustes de classification des données et de gestion de leur cycle de vie.

Approches mondiales à la souveraineté numérique

Union européenne : Souveraineté axée sur la confidentialité

L'UE s'est positionnée comme un leader mondial de la gouvernance des données. Grâce au RGPD, à la loi sur les services numériques et à des initiatives telles que GAIA-X, l’Europe cherche à établir une infrastructure numérique fédérée et transparente qui respecte les droits fondamentaux tout en promouvant l’innovation technologique.

Chine : Contrôle centralisé et nationalisme des données

Le modèle de souveraineté numérique de la Chine se caractérise par un contrôle fort de l'État. La loi sur la cybersécurité, la loi sur la sécurité des données et la loi sur la protection des informations personnelles exigent une présence strictement en local des données, des capacités de surveillance et une transparence algorithmique, garantissant que les écosystèmes numériques répondent aux objectifs de sécurité nationale.

États-Unis : Dirigé par le marché et portée mondiale

Alors que les États-Unis promeuvent une approche de libre marché, ils exercent une influence extraterritoriale grâce à une législation comme la loi CLOUD, qui accorde aux forces de l’ordre l’accès aux données détenues par des entreprises basées aux États-Unis, quel que soit l’endroit où les données sont stockées. Cela a suscité des inquiétudes internationales en matière d’érosion de la souveraineté numérique.

Inde : Infrastructure numérique nationale

Le projet de loi indienne Digital Personal Data Protection Act préconise la localisation des données et propose une supervision par un comité de protection des données. Des projets comme Aadhaar et UPI illustrent également l’innovation numérique souveraine, en arbitrant entre sécurité, périmètre couvert et accès.

Alliances géopolitiques et cyberdéfense

Les alliances internationales façonnent une politique souveraine de cybersécurité. La loi européenne sur la cybersécurité promeut la résilience régionale et des normes communes, tandis que la cyber doctrine de l’OTAN met l’accent sur la défense des domaines numériques des États membres. Des études de cas telles que les campagnes de cyberespionnage de Earth Preta et Operation Onymous soulignent les enjeux réels du contrôle juridictionnel.

Sécurisation de l'infrastructure numérique nationale

Les infrastructures critiques, telles que les réseaux d’énergie, les télécommunications, les systèmes de santé et les réseaux financiers, représentent les artères numériques de la civilisation moderne. La perturbation de ces systèmes peut paralyser des nations entières, faisant de leur protection une priorité pour la souveraineté numérique.

Les pays doivent mettre en œuvre :

  • Des SOC (Security Operations Centers) souverains pour s’assurer que les capacités de réponse aux incidents restent sous le contrôle national.

  • Une infrastructure redondante et résiliente pour assurer une continuité des activités pendant les crises.

  • Des normes de cybersécurité spécifiques au secteur qui garantissent la conformité et un niveau de préparation satisfaisant.

Des dépendances logicielles, matérielles et cloud étrangères introduisent des vulnérabilités telles que des chaînes d’approvisionnement infectées par des malware, une surveillance via des équipements compromis et des mises à jour retardées car contrôlées par des fournisseurs externes.

Souveraineté du cloud : Infrastructure sécurisée, contrôle indépendant

À mesure que les opérations numériques migrent vers le cloud, la souveraineté du cloud devient cruciale. Elle garantit que les systèmes et données hébergés dans le cloud sont régis par les lois nationales et restent protégés contre les accès depuis l’étranger, en particulier lorsqu’ils sont hébergés par des fournisseurs multinationaux.

Les principales préoccupations portent sur les domaines suivants :

  • La législation extraterritoriale comme le CLOUD Act

  • L’opacité en matière de propriété de l'infrastructure opaque et de réplication des données

  • La dépendance à certains fournisseurs, ce qui complique les opérations de migration ou de diversification

Meilleures pratiques de sécurité :

  • Choisissez un hébergement spécifique à la région auprès de fournisseurs conformes

  • Utilisez des clés de chiffrement gérées par le client (CMEK/BYOK)

  • Appliquez les principes Zero Trust avec IAM  en phase avec les normes nationales

Stratégies pour que les entreprises s’alignent sur les exigences de souveraineté en matière de cybersécurité

Les entreprises doivent adopter des stratégies de cybersécurité pour respecter les attentes en matière de souveraineté locale, tout en assurant la continuité opérationnelle et la résilience aux risques.

  • Choisissez des fournisseurs de cloud conformes à la réglementation régionale : Sélectionnez des plateformes cloud offrant des options de résidence de données et une prise en charge en local, conforme aux cadres réglementaires en vigueur.

  • Mettre en œuvre des architectures Zero Trust : Appliquez une vérification et un contrôle d’accès continus, quel que soit l’emplacement de l’utilisateur ou l’appareil.

  • Automatisez la surveillance réglementaire : Utilisez des outils d'automatisation de la conformité pour suivre l'évolution des exigences de gouvernance des données dans plusieurs juridictions.

  • Diversifier le Stack technologique : Évitez les dépendances excessives à l'égard d'un fournisseur ou d'une juridiction en adoptant des solutions de cybersécurité modulaires et flexibles.

  • Former les parties prenantes internes : Assurez-vous que les équipes juridiques, informatiques et dirigeantes comprennent les implications de la souveraineté numérique sur les contrats, les audits et les relations avec les fournisseurs.

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